Imaginer l’avenir sans le passé

Que vendons nous?

Lorsque Thomas Edison en 1882 dépose le brevet de la lampe à incandescence, il met en péril les industries de la bougie et du bec à gaz d’éclairage, révolution à peine constatée et négligée par deux industries bien installées dans le paysage international, permettant de produire la ressource lumière…

Trop vite informés et certains de leur hégémonie, les fabricants de bougies considèrent que devant tant de technologies, leur produit sûr et capable, ne subira pas le chaos!
Seul un d’entres eux saura tirer son épingle du jeu en menant la réflexion suivante: Que vendons nous? des bougies répondent la majorité!, et bien non de la lumière!!!!!!

Une information 100% disponible

Les métiers doivent aujourd’hui se ré-inventer et revenir aux fondamentaux…. Que vendons nous? ou plutôt quel service offrons-nous à travers notre produit!
le monde des médias est en pleine révolution, nous n’avons plus rendez-vous avec la TV qui naguère imposait l’heure de ses programmes et qui est détrônée par la bibliothèque des producteurs de films, de séries visibles à la carte sur le web.
L’information rythmée par l’actualité est aujourd’hui disponible à la minute sur les canaux digitaux sans filtre, avec une immédiateté déconcertante. La publicité accompagnant chaque média est passée d’imposition à identification du consommateur et se propose au bon moment au bon endroit. Est-il possible de résister au ras de marée du numérique dans un monde où le consommateur décide et a le choix?

Comme me le confiait Franz Olivier Giesbert la semaine dernière:
Le seul patron du journal… c’est le lecteur

Toujours plus vite

Le constat est cruel, les révolutions qui prenaient d’abord des siècles, puis des dizaines d’années sont maintenant capables de bouleverser les modèles en quelques centaines de jours…. l’arbitrage n’est plus en masse mais individuel, le consommateur sanctionne, arbitre, s’exprime et partage et, force de l’habitude, s’agrège en communautés et sanctionne en groupe… FaceBook est aujourd’hui en perte de vitesse alors que dans la temporalité du 20ème siècle il ne serait qu’un adolescent. Le gros ne dévore plus le petit, l’agile mange l’inerte.

Résister ou mourir…

Ne sommes nous pas au plus mauvais moment? Je me félicite d’appartenir à la première génération à ne pas avoir connu la guerre, ni la souffrance, à être libre de mes choix et convaincu qu’un monde différent nous attend. Mais la fracture inhérente à l’arrivée du numérique est en train de séparer le monde en deux. Le monde d’avant avec ses valeurs de besogne, d’identité de savoir; fort d’une valeur certaine: l’expérience ! Et la nouvelle génération capable, agile; et en phase avec le rythme imposé par les nouvelles technologies inventant de nouveaux codes, de nouveaux langages et de nouvelles valeurs! La question est de peser la quantité d’énergie nécessaire à convertir une organisation résistante et camper sur ses positions, ou de repartir « crash test » avec un modèle en phase avec le monde actuel….

L’entreprise, mère nourricière

En ma qualité d’entrepreneur dirigeant je suis déchiré entre le respect qu’est le mien pour les modèles construits autour de valeurs nobles et transmis depuis des générations et le tsunami numérique emportant inexorablement les organisations les plus solides en apparence, faisant tant de dégâts sociaux et moraux. Où est mon rôle entre préserver des acquis et être l’artisan d’une révolution pour le bien de l’entreprise, mère nourricière. Il est nécessaire de lui donner toutes ses chances de répondre aux besoins d’un marché où les attentes ont été bouleversées en terme de rythme, de qualité, de besoin et même, de clients.

Le lacher prise

Les luttes de pouvoir inter-générationelles ont toujours existé dans les organisations professionnelles. Elles se situaient historiquement sur une classe d’âge située entre Quadra et quinquagénaires. Or aujourd’hui les plus jeunes entrent dans la danse et viennent totalement bouleverser les organigrammes. Hier poil à gratter ils sont aujourd’hui aux portes du pouvoir. C’est la première fois depuis la naissance de l’humanité sur cette terre que le mentorat vit une inversion et que le plus jeune apprend au plus vieux…. Terminé le geste maintes fois répété reflet de l’excellence, terminé le fraiseur tourneur à la main et l’oeil expert, l’industrie passe de dans l’atelier à derrière l’écran. Comment enseigner alors le lâché prise,

Comment faire?

En définitive, réécrire le management et la structuration des organisations passe par un temps long en inadéquation avec le rythme qu’impose aujourd’hui ce monde un peu fou mais tellement passionnant…

Valéry JIMONET

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *